Tabac
n.m. (Esp. tabac; mot haïtien). Plante annuelle de la famille des solanacées dont les feuilles, diversement préparées se fument se prisent, ou se mâchent. |
Les composés de la fumée du tabac
Des plants de Tabac génétiquement modifiés (OGM) sont utilisés car il permettent de multiplier par 2 la dose de Nicotine. Les principaux composés de la fumée du tabac parmi les 3 000 identifiés sont :
Les goudrons (3-4 Benzopyrène, etc..) sont cancérigènes et irritants. Ils agissent principalement sur les voies respiratoires, mais ils passent dans le sang et sont éliminés par le rein vers la vessie où ils sont stockés entre 2 mictions.
Image: Tissu pulmonaire noirci par le goudron |
La nicotine est un alcaloïde qui atteint le cerveau très rapidement (7 secondes). Elle est le principal facteur de la dépendance chimique. Elle est éliminée sous forme de cotinine dans les urines et passe rapidement dans le sang. Elle est responsable d'effets cardio-vasculaires et neurologiques. C'est le facteur essentiel de la dépendance. L'association avec l'ammoniac accélère la résorption et l'effet central. La cigarette est une "Seringue à Nicotine".
Le monoxyde de carbone (CO) est produit lors de la combustion en déficit d'oxygène. Il passe rapidement dans le sang, se fixe 20 fois mieux que l'oxygène sur l'hémoglobine du sang. Il a une demi-vie de 6 heures dans le sang. Le CO se fixe également sur la myoglobine du muscle. Il peut être utilisé comme marqueur du tabagisme récent par dosage dans le sang ou dans l'air expiré. Sa fixation sur l'hémoglobine est responsable d'une baisse du transport de l'oxygène, d'une polyglobulie réactionnelle. Le CO se fixe sur la myoglobine du muscle qu'il prive d'oxygène.
Les aldéhydes, l'acroléine et les phénols qui sont des irritants de la fumée du tabac.
Les modes d'actions de la fumée du tabac
L'action néfaste du tabagisme sur l'organisme est liée à
- l'effet direct de la chaleur,
- l'effet direct du tabac sur l'effet respiratoire,
- l'effet des produits du tabac passant dans le sang.
La chaleur
- La température de combustion du tabac est de l'ordre de 850°C.
- La fumée est refroidie par le passage à travers le mégot non consumé
- Chez les fumeurs de pipe, la fumée reste très chaude.
- Le tabac provoque des brûlures chroniques.
- Ces brûlures détériorent le goût et favorisent la survenue de cancers.
L'action directe de la fumée sur les voies respiratoires est liée :
- au contact direct de la fumée avec les muqueuses respiratoires,
- au dépôt des particules en suspension qui peuvent y exercer des effets
durables.
Sur les voies respiratoire hautes, le tabac est responsable d'un excès de cancer de la bouche, du larynx et du pharynx, souvent en association à l'alcool.
Sur les bronches et le poumon, le tabac :
- altère l'escalator muco-ciliaire bronchique,
- détériore les macrophages alvéolaires et altère l'épuration,
- favorise les bronchites chroniques et l'emphysème centro-lobulaire.
- favorise les métaplasies de la muqueuse qui font le lit du cancer bronchique.
La pipe et le cigare ne sont-ils pas moins nocifs ?
Le " véritable " fumeur de pipe ou de cigares absorbe la nicotine de la fumée (alcaline) de la pipe et du cigare par les muqueuses de la bouche et n’inhale pas la fumée ou très peu. Dès lors, ses risques de contracter un cancer du poumon sont moins élevés que pour le fumeur de cigarettes. Toutefois, les gros fumeurs de pipe et de cigares sont plus sensibles aux cancers de la bouche, du pharynx et du larynx. Le passage de la cigarette à la pipe ou au cigare peut être dangereux. En effet, le fumeur continue, par habitude et par inadvertance, à inhaler la fumée qui est encore plus forte que celle de la cigarette.
Le passage de produits toxiques dans le sang :
- se fait principalement à travers la membrane alvéolo-capillaire,
- les substances toxiques sont charriées vers tous les organes.
Ces composés de la fumée passent dans le sang et agissent par voie systémique sur les vaisseaux et tous les organes.
Sur les vaisseaux, le tabac :
- favorise l'athérosclérose,
- provoque des spasmes vasculaires,
- favorise les thromboses périphériques, coronariennes et cérébrales.