Chiquer
ou priser du tabac,
une
habitude désuète et dangereuse...
L'imagerie qui entoure le tabac à chiquer et à mâcher est très virile : on
pense aux cow-boys dans les saloons du siècle dernier, ou aux dandys français
qui trouvaient cela très "chic". De nos jours, seule une minorité de
personnes continue à chiquer et mâcher du tabac, une habitude qui a été vite
détrônée par les cigarettes et le tabac à rouler. Certains pensent que ces
modes de consommation du tabac sont sensiblement moins dangereux pour la santé
que fumer... Grosse erreur !
On trouve ce tabac conditionné de deux manières : sous la forme d'une fine
poudre à priser qui peut être humide ou sèche, ou sous forme de tabac à mâcher,
vendu en feuilles dans certaines drogueries ou conditionné en petits paquets.
Cette dernière forme de conditionnement rencontre un grand succès aux
Etats-Unis et dans les pays scandinaves. Lorsque l'on mâche le tabac, il
s'agglomère entre les dents, la joue et les gencives, et se mêle à la salive.
La nicotine est donc absorbée par la muqueuse et passe ainsi dans le sang. Les
risques de s'adonner à une telle pratique sont grands : on s'expose à des
cancers de la cavité buccale, notamment de la joue, de la lèvre ou des
gencives. Mais ce n'est hélas pas tout : les chiqueurs présentent souvent une
leucoplasie ( tache ou plaque blanche, qui peut devenir maligne ) sur la langue
ou les joues. On relève également des cancers de l'oesophage, du pancréas ou
du larynx. Le tabac à chiquer peut également porter atteinte à la cavité
buccale, provoquant une parondontite et des caries dentaires, du fait de la
pullulation microbienne qu'il engendre.
L'innocuité du tabac à chiquer ou priser relève donc du mythe, il est tout
aussi nocif que la cigarette et vous donne ce que certains appellent " une
haleine de chacal", ce qui est assez gênant en société! Un dernier
chiffre pour vous convaincre des dangers encourus : chez les personnes qui
prisent le tabac, le risque de mortalité cardiovasculaire et cérébrovasculaire
est deux fois plus élevé que chez les personnes qui ne fument pas.